Louer Dieu n’est pas une “recette”

Louer Dieu n’est pas une “recette”

La louange n’est pas une méthode pour prospérer ou se sentir vibrer

Fais de l’Éternel tes délices, et il te donnera ce que ton cœur désire (Psaumes 37.4). Voir en ce verset une recette (l’Éternel serait le moyen et mon désir serait le but) c’est manquer le message récurent : mon plaisir est en l’Éternel lui-même (Psaumes 73.25), mes délices en ses prescriptions (Psaumes 119.16).  En fait, l’idée de « puissance de la louange » n’est que partiellement biblique. Certes, bénir Dieu - pour lui-même - est suivi d’un retour de grâce sur celui qui loue ! Mais l’idée se pervertit quand louer Dieu est vu comme ‘un moyen’ de réussir la vie ou le ministère. Illustration : c’est comme si un ado tenait à ses parents des propos élogieux, avec pour réelle motivation d’obtenir d’eux la permission d’aller au cinéma.  La vraie louange est un ‘élan’ vers Dieu, et ne doit pas être détournée en ‘clé’ du succès (en Apocalypse 3.7, la clé de David n’est pas la louange mais l’autorité royale que Christ a pour ouvrir le salut ou pas). Louer Dieu n’est pas un procédé pour le faire venir quelque part ; avec une telle idée, on inverse le sens du verset : tu sièges au milieu des louanges d’Israël (Psaumes 22.4), qui selon l’ensemble de la Bible signifie : ton règne suscite la louange des tiens.

Il y a dans la Loi une prescription très instructive : une fois entré dans le pays et après trois années d’interdit sur les fruits du pays (Lévitique 19.24), Israël devait, la quatrième année, consacrer à Dieu tous les fruits comme chose sainte à la louange de l’Éternel (Lévitique 19.24), et n’en manger qu’à partir de la cinquième année (Lévitique 19.25). Si même un fruit ou un légume – qui pourtant nous nourrissent – ne sont pas d’abord pour nous mais pour la gloire de Dieu, combien nos temps de louange – qui pourtant nous édifient – ne sont pas d’abord pour nous sentir mieux mais pour admirer Dieu.

La louange a pour cadre l’alliance établie par Dieu

Le livre des Psaumes n’est pas introduit par : mon cœur est affermi, ô Dieu (Psaumes 108.2), mais par : heureux qui trouve son plaisir dans la loi de l’Éternel, et la médite jour et nuit (Psaumes 1.1-2) c’est à dire qui prononce les termes de son alliance. Si la louange existe, c’est en réponse à Dieu, à son nom, sa bonté, son élection, sa création, ses délivrances, son commandement, ses promesses, son salut… La louange magnifie son alliance : ils chantent le cantique de Moïse serviteur de Dieu et le cantique de l’Agneau (Ap 15 v 3), en effet Moïse et Jésus sont les deux seuls que l’Écriture qualifie de médiateurs d’une alliance.

Ainsi, les termes de l’alliance déterminent les termes de la louange. Dans l’AT les Psaumes sont enracinés dans le Pentateuque (par exemple le Psaumes 78 entier), c’est à dire font résonner ce qui était écrit.  Dans le NT quand la louange dit : à celui qui nous aime et qui nous a délié de nos péchés par son sang, à lui la gloire (Apocalypse 1.5), elle reprend les mots du Médiateur : mon sang répandu pour le pardon des péchés (Matthieu 26.28).

L’apport de David a été d’amplifier la pratique de la louange, particulièrement musicale

Bien avant David, ceux qui marchaient avec l’Éternel l’ont prié, et donc loué, en paroles et aussi en chants. David n’a pas changé la nature ni le contenu de la louange à Dieu !  Il en a seulement organisé une nouvelle ampleur. La Loi prescrivait d’aimer l’Éternel de tout son cœur mais (hormis les sacrifices de communion) ne réglementait pas l’expression de la reconnaissance. Dieu laissait une souplesse que David a discerné. Il a donc établit un tournus de chantres, non pour remplacer le culte selon la Loi mais pour le soutenir, en célébrant le Dieu de la Loi.

1 Chroniques précise : David établit des Lévites (assistants des sacrificateurs) pour diriger le chant, dès que l’arche eut un lieu, au service du chant devant le tabernacle (1 Chroniques 6.16-17). Jour et nuit (1 Chroniques 9.33). Il plaça devant l’arche de l’Éternel ceux des lévites dont le service était d’invoquer, de célébrer et de louer l’Éternel (1 Chroniques 16.4). Quatre mille lévites pour louer l’Éternel avec les instruments (1 Chroniques 23.5). À tour de rôle, ces chantres étaient présentés devant le tabernacle - qui matérialise l'alliance - ; ils étaient tournés vers Dieu, non vers les Israélites présents à certaines occasions seulement (David n'a pas institué des concerts). Cette louange était pour l'Éternel ! En complément, elle nourrissait dans le peuple d'Israël une tonalité de reconnaissance et de joie. C'est cela qui reste un modèle pour l'Église.

Conclusion

La louange est rendue à Dieu par les séraphins, les anges (Ésaïe 6.1-3) ; elle lui est aussi due par les hommes. Elle est par son Esprit. La louange est sainte parce qu'elle est à Dieu ; elle doit plaire à Dieu, pas à nous. C'est méconnaître cette sainteté que de nous poser en critère : ici la louange me convient, là elle me déçoit. Non pas à nous, Éternel, non pas à nous, mais à ton nom donne gloire (Psaumes 115.1). La valeur de la louange n'est pas que je me régale de chanter, mais que l'Éternel est admiré.

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1 commentaire
  • rozange Il y a 2 années

    En fait, l’idée de « puissance de la louange » n’est que partiellement biblique. Certes, bénir Dieu - pour lui-même - est suivi d’un retour de grâce sur celui qui loue ! Mais l’idée se pervertit quand louer Dieu est vu comme ‘un moyen’ de réussir la vie ou le ministère. Illustration : c’est comme si un ado tenait à ses parents des propos élogieux, avec pour réelle motivation d’obtenir d’eux la permission d’aller au cinéma. La vraie louange est un ‘élan’ vers Dieu, et ne doit pas être détournée en ‘clé’ du succès Si même un fruit ou un légume – qui pourtant nous nourrissent – ne sont pas d’abord pour nous mais pour la gloire de Dieu, combien nos temps de louange – qui pourtant nous édifient – ne sont pas d’abord pour nous sentir mieux mais pour admirer Dieu. Bien avant David, ceux qui marchaient avec l’Éternel l’ont prié, et donc loué, en paroles et aussi en chants. David n’a pas changé la nature ni le contenu de la louange à Dieu ! Il en a seulement organisé une nouvelle ampleur. La Loi prescrivait d’aimer l’Éternel de tout son cœur mais (hormis les sacrifices de communion) ne réglementait pas l’expression de la reconnaissance. Dieu laissait une souplesse que David a discerné. Il a donc établit un tournus de chantres, non pour remplacer le culte selon la Loi mais pour le soutenir, en célébrant le Dieu de la Loi. La louange est rendue à Dieu par les séraphins, les anges elle lui est aussi due par les hommes. Elle est par son Esprit. La louange est sainte parce qu'elle est à Dieu ; elle doit plaire à Dieu, pas à nous. C'est méconnaître cette sainteté que de nous poser en critère : ici la louange me convient, là elle me déçoit. Non pas à nous, Éternel, non pas à nous, mais à ton nom donne gloire La valeur de la louange n'est pas que je me régale de chanter, mais que l'Éternel est admiré. Amen""!!!!!!!!!!!!!!!!!!!""