La liberté - 1ère partie

La liberté - 1ère partie

 

Pour la plupart d’entre nous, le mot liberté a pris une connotation – faire ce que je veux, comme je le veux, quand je le veux, où je le veux – qui pourrait bien être le contraire de ce qu’est la véritable liberté. En effet, si notre liberté est conditionnée par nos désirs, nous tombons vite sous l’emprise de ces désirs et devenons ainsi dépendants des divers objets de ces désirs – passions des sens, dépendances a des substances (alcool, drogues, boulimie, etc.) ou conduites compulsives (jeu, travail, etc.), besoins de domination ou pouvoir de l’argent. Nos besoins et nos sentiments nous guident alors, et nous en devenons vite les sujets. Pire, nous finirons a la longue par faire précisément ce que nous ne voulons pas, parce que le pouvoir de notre volonté aura perdu sa préséance sur celui de nos envies.


LES DEUX ARBRES DU JARDIN D’ÉDEN

La Bible, dans le récit de la chute d’Adam et Eve, dramatise admirablement cette erreur du genre humain au sujet de la liberté. Avant la chute, Tous deux étaient nus, l’homme et sa femme, sans se faire mutuellement honte. (Genèse 2, 25.)

Dans le jardin se trouvaient deux arbres particuliers parmi tous ceux qui les entouraient. L’un de ces deux arbres, nous indique le récit, « était bon à manger, séduisant à regarder, précieux pour agir avec clairvoyance », selon le tentateur s’adressant a Eve. (Genèse 3,5b). Bien que Dieu l’ait interdit sous peine de mourir – tout en donnant libre accès a tous les autres arbres du jardin d’Eden – Eve en prit un fruit et en mangea, puis en donna aussi a Adam, qui en mangea à son tour. Alors :

Leurs yeux à tous deux s’ouvrirent et ils surent qu’ils étaient nus. Ayant cousu des feuilles de figuier, ils s’en firent des pagnes. (Genèse 3, 7.)

Puis ils allèrent se cacher devant le SEIGNEUR Dieu au milieu des arbres du jardin.

Kierkegaard s’est beaucoup étendu sur ce ≪ saut qualitatif ≫ dont l’homme-humanité ne se relève pas innocent dans son Traité du désespoir. Bonhoeffer, dans son Éthique(Amour de Dieu et déchirement du monde), reprenant ce récit de la chute, nous montre comment l'homme, en connaissant le bien et le mal, est sorti de sa vocation originelle et ne se comprend plus que dans sa propre possibilité d'être lui-même bon ou mauvais. L'homme est maintenant en dehors de Dieu et ne connait plus que lui-même. La connaissance du bien et du mal est un divorce d'avec Dieu, « l'homme ne peut connaître le bien et le mal que contre Dieu » (Le monde des conflits). La liberté de l’homme était celle de connaitre Dieu, de vivre en lui, par lui et ainsi de réaliser sa spécificité de créature de Dieu, vouée à la félicité. L’usurpation de la prérogative divine par la connaissance du bien et du mal représente le choix de l’homme contre l'élection éternelle de Dieu : « c'est comme Dieu que l'homme est devenu semblable à Dieu ». L'humanité d'avant la chute vit entièrement par son origine en Dieu. La seconde, après la chute, ayant oublié son origine, se fait sa propre créatrice et son propre juge. Voilà bien l'origine de l'angoisse.

Alors, poursuit Bonhoeffer :

« Au lieu de Dieu, l'homme se découvre lui-même (…) Il se reconnaît séparé de Dieu et  de son semblable. Il voit qu'il est nu. Sans la protection, sans le voile que Dieu et son semblable signifient pour lui, il se découvre mis à nu. La honte apparaît. (…) L’homme a honte parce qu’il a perdu quelque chose qui fait partie de son être originel, de son intégrité ; il a honte de sa nudité (La Honte). »

Le récit biblique nous rappelle ainsi le sens premier du mot liberté, celui de se réaliser pleinement, sans autre contrainte que celle de sa nature, de sa destinée. Et c’est le désir de dépasser ce cadre, d’usurper celui d’un autre (celui de Dieu, du Créateur dans le récit du jardin) qui vient briser la liberté de l’homme et livrer ce dernier a son propre arbitre tributaire de ses désirs et de ses contradictions.


A suivre…

Extrait de l’ouvrage « LIBRES » du même auteur

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4 commentaires
  • magimag Il y a 8 années, 8 mois

    Bonjour frère Daniel et merci pour cette première partie de votre message sur la liberté qui prend à mon sens toute sa dimension et sa vérité en Notre Seigneur Jésus Christ. Je me souviens quand je vivais en Afrique nous chantions un cantique que j"aimais particulièrement qui disait : il n'y a personne qui soit comme Jésus car j"ai cherché....cherché...personne, personne J'ai frappé ...frappé .....personne, personne J"ai tourné....tourné.....personne, personne car il n'y a personne comme lui. Oui, JÉSUS CHRIST EST LA PLENITUDE DE VIE.
  • Marie Noelle Robaczynski Il y a 8 années, 8 mois

    merci mon frere aujoudhui on crois parce que en France on est libre que que l on faire se que l on veux obeir aucune loi et a une regle vie je le voie plus de respet dans mon logement on entant direje paye mon loyer je suis libre de faire du bruit musique forte claque les porte faire la fete j usqua trois heure du matin je remerci dieu d avoir instaurer des loi et des regle si non sa serais l arnarchie la vrais liberte de connaître dieu sa ses qui de mieux pour nous je rend gloire a dieu amen
  • corivie Il y a 8 années, 8 mois

    Merci Daniel, d'Etre mon guide à travers vos Ecrits, sur le Chemin de Jésus Christ . Soyez bénis en ce Jour .
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