La politique, pour aimer son prochain !

La politique, pour aimer son prochain !

Face à la pauvreté, qu’est-ce qu’un chrétien pourrait ou devrait faire ? Le SEL vous propose une série de 8 articles sur le sujet – à raison d’un article par semaine. Face à la pauvreté, il y a de multiples manières de bien faire : à chacun de trouver la ou les sienne(s) !

Idée n°7 : s’engager en politique !

De nos jours, la politique et plus particulièrement le personnel politique connaît une certaine défiance. Les citoyens se demandent parfois si la motivation de leurs représentants n’est pas davantage de se servir que de servir. Et pourtant, l’engagement politique consiste avant tout à se tourner vers les autres et notamment les plus vulnérables.

  • Des figures bibliques engagées en politique

L’engagement politique est une vocation présente dans la Bible. On se rend d’ailleurs compte que de nombreux croyants ont occupé des postes à responsabilité au sein de leur société. Et on ne peut pas douter que c’est Dieu qui les y a placés. Cette situation n’est pas seulement observable dans le cadre du royaume d’Israël pour des figures comme David ou Salomon. Mais des serviteurs de Dieu ont eu des engagements que l’on pourrait qualifier de politique au sein de nations païennes. On peut alors penser aux récits de Joseph, gouverneur d’Égypte (Genèse 41.39-57), de Daniel, gouverneur de la province de Babylone (Daniel 2.48) ou encore de Mardochée, bras droit de l’empereur Xerxès (Esther 10). Dès lors, pourquoi imaginer que des chrétiens n’auraient pas leur place en politique encore aujourd’hui ? Qu’il s’agisse de prendre des responsabilités à un niveau national mais aussi local ou par d'autres engagements encore (plaidoyer, engagement associatif, etc.).

  • Un combat légitime contre la pauvreté

S’engager en politique en tant que chrétien, oui. Mais pour quoi faire ? Plusieurs réponses légitimes pourraient être formulées et chaque individu a ses sujets de prédilection et ses combats propres. Mais parmi eux, l’aide aux plus vulnérables est une cause à ne pas négliger. Cette préoccupation se retrouve tout au long de l’Écriture et par conséquent elle devrait également se retrouver au sein de nos sociétés. D’ailleurs, il est intéressant de noter que c’est justement ce reproche que l’Éternel formule à l’égard de Sodome : « Voici quelle a été la faute de ta sœur Sodome : elle avait de l'orgueil, elle vivait dans l'abondance et dans une tranquille insouciance, elle et ses filles, et elle n’a pas soutenu la main du malheureux et du pauvre » (Ezéchiel 16.49).

  • Un niveau d'action parfois plus approprié

Dans un texte de la commission d'éthique protestante évangélique, le théologien français Louis Schweitzer invite à imaginer une suite à l'histoire de la parabole du Bon Samaritain : les jours suivants, d’autres voyageurs se font agresser au même endroit mais ne peuvent bénéficier de l’assistance du bon Samaritain qui a continué son chemin. Il pose alors la question de savoir si la mise en pratique de l’enseignement de Jésus ne consisterait pas à essayer de régler le problème en amont, passant ainsi de l’acte humanitaire à l’acte politique en quelque sorte. La question est complexe, mais ne manque pas d’intérêt. L’échelon politique semble ainsi être parfois le niveau de décision le plus approprié pour répondre à certains enjeux. En conséquence, notre engagement dans ce domaine aurait alors toute sa pertinence.

  • Des chrétiens nous ont ouvert la voie

« Recherchez le bien de la ville où je vous ai menés en captivité, et priez l'Éternel en sa faveur, parce que votre bonheur dépend du sien. » Ce verset est souvent cité pour réconcilier le citoyen des cieux avec sa seconde citoyenneté terrestre. Il est alors relevé que la recherche du bien de la ville dont il est question implique la prière mais ne s’y restreint pas. Dans l’histoire de l’Église, plusieurs chrétiens ont suivi cette voie et ont fait de leur engagement politique une occasion de témoigner de l’amour du prochain. À ce titre, ils peuvent nous servir d’exemple. On peut penser à William Wilberforce, le célèbre abolitionniste britannique, ou encore à Anthony Ashley Cooper, un homme politique britannique mobilisé sur les questions sociales, notamment en ce qui concerne l’amélioration des conditions de vie des ouvriers et des enfants.

  • Un combat frustrant mais nécessaire

Quand une personne pense à l’engagement politique, elle s’imagine bien souvent qu’elle va pouvoir changer le monde et la société. Certes, des avancées sont possibles et souhaitables, mais il ne faudrait pas non plus se méprendre sur les objectifs. La politique n’a pas pour but de chercher à hâter l’instauration d’un paradis sur terre. Ce serait en vain. Banquier genevois, Alexandre Lombard a milité pour la sanctification du dimanche et a exprimé ces limites de l’engagement politique : « La meilleure législation ne pourra jamais atteindre tous les abus, réprimer tous les égoïsmes, ni apporter un soulagement à toutes les souffrances. » Mais finalement, peu importe le résultat si c’est là notre vocation. Après tout, comme le rappelle Philadelphe Delord : « Dieu ne demande pas de réussir, mais d'obéir. »

Nicolas Fouquet
Chargé de mission éducation au développement au SEL

Découvrez les six premiers articles de la série :

Prier fait partie de notre réponse à la pauvreté
Quel chrétien vous inspire en matière de solidarité ?
Moi généreux ?
Faire un pas en direction de son prochain
Face à la pauvreté, j'étudie pour agir
S'engager à plein temps pour combattre la pauvreté

 

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