Un polygame qui devient chrétien doit-il choisir une épouse et divorcer des autres ?

Un polygame qui devient chrétien doit-il choisir une épouse et divorcer des autres ?

Quels conseils ou ordonnances peut-on trouver dans la Bible face à une situation conjugale et familiale aussi complexe ?

Un polygame qui devient chrétien doit-il choisir une épouse et divorcer des autres ?

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Les premiers missionnaires, croyant bien faire, imposaient à un homme ayant embrassé le christianisme de ne garder qu’une seule épouse, et exposaient ainsi les femmes répudiées à une vie de misère, souvent même de prostitution. Etait-ce juste ? Que dit la Bible ?

Mais avant cela, pourquoi aborder ce thème ? La réponse est simple. La polygamie est encore d’actualité dans nombre de pays, comme en Afrique, au Moyen Orient ou en Asie du Sud-Est.

Petite précision :

Cet article parle de la polygamie (mot grec signifiant: multiplicité de mariages contractés successivement), et non de l’adultère. Nous y reviendrons…

Au commencement …

Tout d’abord, il est bon de se rappeler que Dieu a prévu dès les origines que l’homme ait une seule femme, et non plusieurs: « Il n’est pas bon que l’homme soit seul, je lui ferai une aide semblable à lui » dit le Créateur en Genèse 2.18. C’est la première mention où l’usage de la négation est utilisée dans la Bible, elle concerne la solitude de l’homme qui sera comblée par la présence d’une seule femme. Ce fut Eve, que Dieu confia à Adam pour être une « aide semblable à lui » comme le veut la plupart des traductions. En hébreu, le terme (ezer kenègdô) signifie: « un secours d’égale force, qui soit son vis-à-vis » . Dieu montre par là qu’il n’y a aucune notion d’infériorité, de subordination ou de servitude,  mais que la femme est de « force égale » à ses côtés. Il les a créés égaux, c’est important de le souligner, ne l’oublions pas !

Puis ensuite …

Alfred Kuen, théologien et exégète biblique, dit ce qui suit: « L’ethnologie, influencée par les théories évolutionnistes, a échafaudé la théorie d’un passage graduel de la polygamie à la monogamie. Cette théorie est de plus en plus rejetée, les faits prouvant le contraire. C’est par une corruption de la monogamie primitive que l’on est venu à la polygamie. Même dans les sociétés typiquement polygames, l’une des femmes est toujours l’épouse principale, à laquelle les autres sont soumises. Le rite du mariage n’est célébré qu’une seule fois entre un homme et une femme. D’autres relations avec des femmes sont soit considérées comme des liens avec des « secondes épouses » soit des concubines (...). Toutes sont subordonnées à l’épouse principale. La forme originelle est donc le mariage monogamique ».

La Bible montre que la polygamie a le plus souvent causé beaucoup de misères et de larmes. Les exemples qu’elle cite sont une condamnation de la polygamie.

Comme pour le divorce, on peut dire que la polygamie a sa source dans la dureté du coeur de l’homme et dans sa convoitise. 

Mais alors …

Un problème délicat se pose lorsqu’un païen polygame se convertit à Jésus-Christ.

Doit-il abandonner ses femmes et n’en garder plus qu’une seule ? Laquelle ? La première, la dernière ou la plus jeune ? Celle avec laquelle il a eu son premier enfant ? Doit-il garder toutes ses femmes et tous ses enfants ? 

Il semble que le passage de la Bible en 1 Corinthiens 7.12-16 traitant des relations de couple dont l’un des deux est croyant et l’autre pas puisse s’appliquer par analogie à la polygamie. Le verset 20 est également adéquat: « Que chacun demeure dans l’état où il était lorsqu’il a été appelé » (par le Seigneur, à devenir un chrétien, né de nouveau). Dès lors, « Le chrétien doit honorer son engagement antérieur à sa conversion et veiller sur les femmes qui veulent rester unies à lui » précise D. Arnold, professeur de théologie en Suisse.

Ainsi donc, si les femmes qui habitent sous son toit consentent d'habiter avec lui alors qu'il vient de devenir chrétien, né de nouveau, elle peuvent rester. Si l'une d'entre elles ne veut plus rester, elle est libre de partir (1 Corinthiens 7.15).

Polygamie versus adultère :

Si cet homme nouvellement converti avait des relations extra-conjugales, en dehors de son foyer, on ne parlerait plus de polygamie mais de relation(s) adultère(s). Dans ce cas, il ne devrait plus voir ces femmes. 

L'Ancien Testament a toléré pour un temps la polygamie « officielle », parce qu'elle était reconnue par la communauté et que le mari polygame était tenu d'entretenir ses femmes et les enfants. Toutes ses femmes savaient qui étaient les autres qui vivaient sous le même toit. Il n'y avait pas de dissimulation, rien n’était fait en secret.

Le même Ancien Testament condamnait les relations adultères parce qu'elles sont dévastatrices, ayant le mensonge et la dissimulation comme maîtres et la trahison de la confiance par la tromperie comme résultat. Le pacte de mariage était rompu. L'homme ou la femme qui quittait son foyer pour avoir des relations sexuelles dans un autre foyer était punissable de mort. C’est ce qui fait la différence entre polygamie et adultère. C'est pourquoi, si adultère il y a, le nouveau chrétien - qui porte le nom de Christ dans sa vie -, doit mettre fin aux relations adultères le plus vite possible, de manière explicite et irréversible. 

Si de ces relations polygames ou adultères il y a des enfants, le devoir du géniteur est de pourvoir à leurs besoins. Dieu pardonne, mais les conséquences d'une vie dissolue doivent être assumées. 

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C'est en prenant ses responsabilités de chrétien que Dieu, dans Sa grâce, l'assistera aussi dans ce domaine.

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